Dans "L'amour sans préavis" (Two Weeks'Notice) dont elle est co-productrice, Sandra Bullock, avocate névrosée -limite psychotique- s'en donne à coeur joie avec son pauvre client, Hugh Grant.

Richard Mowe :On a lu un peu partout que vous et Hugh Grant deviez prochainement convoler en justes noces, encore du pipeau ?
Ecoutez, je ne sais où vous l'avez lu, mais sachez que nous avons déjà rompu ! Cela a été terrible !... (Rires). Non je blague ! En fait tout a commencé le jour où nous avons assisté ensemble à la cérémonie de remise des Oscars. Vous savez ce que c'est, nous, on faisait notre boulot : assurer contractuellement la promotion du film. J'ai lu peu après dans la presse qu'avec Hugh, on avait vécu une merveilleuse "aventure" !... (Rires).

Malgré votre déni systématique, reconnaissez qu'on n'arrête pas de mettre ça sur le tapis...
Ca me fatigue vraiment ! Cinq minutes de tournage avec un partenaire du sexe opposé et l'on vous prête une histoire d'amour avec lui ! Même, si dans l'absolu, je ne vois rien contre le fait d'avoir une amourette avec Hugh ! (Rires).

C'est à New York que l'action se déroule ?
Oui et comme souvent, New York semblait en être le décor idéal. Hélas le 11 septembre 2001, nous étions là-bas, en plein tournage. J'habitais au "Soho Grand Hotel" 12 pâtés de maisons plus loin que les "Twin Towers". Je bossais sur mon ordinateur portable. Soudain on a entendu une explosion. Ma soeur Gesine, son mari et moi-même étions dans la même suite et avons assisté à ces scènes terrifiantes, paralysés derrière nos fenêtres. Ces gens qui ont préféré se défenestrer, l'écroulement des tours jumelles, les survivants qui couraient dans tous les sens, hagards...

Et qu'avez-vous fait ?
Nous nous sommes dit "il faut sortir et essayer de faire quelque chose". On a tout laissé derrière nous, malles de fringues et tout le reste. Plus rien n'avait d'importance. Je n'ai pris que mon "Palm Pilot". Dehors, l'atmosphère était irrespirable. Nous nous sommes dirigés vers l'hôpital, pensant que notre aide leur serait utile, en vain. Aucun téléphone mobile ne fonctionnait. C'est là que mon "Palm Pilot" est entré en scène : on envoyait des messages grâce à la fonction e-mail aux familles des rescapés. On m'a pris pour une cinglée. Mais aujourd'hui j'ai encore tous ces messages de remerciements des gens que j'ai pu mettre en contact et qui me racontent à leur façon comment ils ont vécu ce cauchemar.

Pardon de revenir à Hugh Grant... Mais, s'est-il contenu ou au contraire, s'est-il lâché ?
C'est un mec super. Cela faisait longtemps que je voulais bosser avec lui, mais on a mis un temps fou à trouver un projet qui puisse tous deux nous satisfaire, jusqu'à ce film. Il nous fallait un projet qui puisse nous donner toute notre dimension comique. Là, je pense que nous y sommes arrivés !

Hugh est-il aussi... charmant qu'on le laisse entendre ?
Hugh est l'incarnation même du charme. De toute façon vous pouvez aller lui raconter tout ce que vous voulez à mon sujet, il me répètera tout ! C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous sortons si souvent ensemble : on a tellement de choses à se raconter ! (Rires).

Pourquoi est-il si difficile de réaliser de bonnes comédies romantiques. Est-ce à cause du cynisme ambiant vis-à-vis de ce genre de films ?
Bien sûr. Nous sommes tous victimes d'une sorte de cynisme, d'abord parce qu'il s'agit d'une comédie. Personnellement, j'aime ces comédies romantiques, même si elles ne se terminent pas forcément bien. Hugh et moi-même avions besoin de quelque chose fait "sur-mesure" quitte à ce qu'au niveau du script, ils s'y remettent encore et encore. Pour tout vous dire : c'est au scalpel que le scénariste a taillé nos rôles ! (Rires).

Hugh Grant arrive à la fin de l'interview de Sandra Bullock (n.d.l.r)

Et vous Hugh, quand arrêterez-vous vos frasques pour vous poser une bonne fois pour toutes ?...
C'est quand même dingue qu'on me pose toujours cette question ! Je sais, j'ai déjà pas mal d'expérience à mon actif. Maintenant, c'est une question de temps. Je n'ai toujours pas compris pourquoi je me retrouve toujours dans des rôles qui finissent par un mariage. Mais bon, il y a quand même pire comme rôle, non ?

Bon alors, avec Sandra, c'est pour quand le mariage ? Quel mariage ? Dans le film, Sandra est géniale. Mais de là à me marier -pour de vrai- avec elle : je n'ai aucune chance ! Même si on dit souvent que dans la vie, la roue tourne !... (Rires).